Tarzan des Editions Mondiales

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Tarzan, le célèbre homme-singe créé par Edgar Rice Burroughs en 1912, avait déjà donné son nom à un illustré des Éditions Mondiales en 1941, en zone libre, sur 34 numéros. Avant la guerre, il était le principal héros du journal « Junior », longtemps sous-titré « Le Journal de Tarzan », publié par la Société Parisienne d’Édition. Après la guerre, les Éditions Mondiales de Cino Del Duca reprirent le titre pour un hebdomadaire de grand tirage qui allait passionner la jeunesse de l’époque sur deux séries pendant sept années, de 1946 à 1953.

Tarzan des Editions Mondiales

Tarzan des éditions Mondiales sort en kiosque le jeudi 19 septembre 1946 avec, bien entendu,  Tarzan en première page couleurs. Il s’agit de la bande quotidienne de Rex Maxon, parue aux États-Unis en 1943, où Jane occupe souvent la vedette. Tarzan va la sauver d’un rapt, lutter contre des trafiquants de drogue et des voleurs de diamants, protéger une jeune orpheline en détresse, et combattre des chasseurs qui veulent tuer Tikar, un lion familier. Tout cela en un récit continu jusqu’au n° 21, sans épisodes vraiment séparés. Le dessin se révèle souvent très schématique (voir le lionceau en première page du n° 9 qui s’apparente à un rat dressé sur ses pattes arrières et la tête de la lionne au n°18 qui ne ressemble à rien). Et pourtant Rex Maxon réalise la bande quotidienne depuis 1929, époque où il a succédé à Harold Foster. Edgar Rice Burroughs lui reprochait, avec beaucoup d’indulgence, de manquer de documentation … En ce premier numéro, heureusement, deux œuvres remarquables font leur apparition: Batman, francisé en La Chauve-Souris, et Les Misérables de René Giffey d’après Victor Hugo.

Batman a été créé aux États-Unis en mai 1939 dans « Détective Comics » par Bob Kane pour le dessin et Bill Finger pour le scénario afin de concurrencer Superman. Le personnage principal, Batman, est un richissime citoyen du nom de Bruce Wayne qui, costumé en chauve-souris, lutte la nuit contre le crime organisé. Il évolue dans une mégalopole, Gotham City, escorté à partir de mai 1940 de son pupille Dick Grayson, surnommé Robin. En France, Batman paraît dans « Les Grandes Aventures » sous le nom de Le Justicier en 1940, puis dans « L’Audacieux », en 1941, où Robin est assimilé à un petit garçon. Dans l’hebdomadaire « Tarzan », on a imprimé abusivement « texte et dessins de Brantonne » à la droite du titre, alors que l’auteur, sans contestation possible, est Bob Kane. La mystification va jusqu’à gratter la signature de ce dernier pour la remplacer par celle du dessinateur français. En plus, bien que Batman paraisse en noir et blanc, la trame accompagnant les effets nocturnes est systématiquement enlevée.

Les Misérables de René Giffey sont inspirés du film de Raymond Bernard (sorti en trois Tarzan Editions Mondialesépisodes en 1933). Giffey réalise d’abord deux planches en noir et blanc d’une vingtaine de vignettes par numéro jusqu’au n°15. Puis, la semaine suivante, lorsqu’il crée Buffalo Bill, Les Misérables passent à une planche en noir et blanc, puis en couleur à partir du n°17. Cette immense fresque va durer près de trois ans avec plusieurs moments forts: la fuite de Jean Valjean et de Cosette enfant à travers le Paris d’avant Haussmann, du boulevard de l’Hôpital au couvent des Bernardines (n°49 à 52), , la mort de Gavroche devant la barricade de la rue Mondétour (no 130) et, surtout, la bataille de Waterloo (n°24 à 28, strips 222 à 237). Évoquée en quelques scènes phares inoubliables pour le jeune lecteur de l’époque, ce dernier combat de Napoléon contre les États européens coalisés est restitué avec une vraisemblance stupéfiante grâce notamment à un découpage nerveux et un art consommé de l’ellipse. Il est vrai que Giffey était aidé par l’excellente adaptation de Martial Bouin, mais aussi à un siècle de distance par Victor Hugo lui-même qui élaborait ses intrigues et sa narration avec la prescience du montage cinématographique et donc de la bande dessinée. Et c’est probablement pour cela comme l’écrit Jean Fourié, que « Hugo eut la chance non seulement de ne pas être trahi par la BD, mais de voir ses romans ainsi transposés acquérir une sorte de dimension nouvelle, de seconde jeunesse.»

La bande a passionné les jeunes lecteurs de l’époque. Certains, d’ailleurs, ne se sont jamais totalement remis de cette incursion dans leur imaginaire d’enfant du souffle romantique qui court de case en case, pleurant sur le martyre de Fantine, aimant avec Marius, frémissant avec Cosette, fuyant devant Javert et ses sbires, chantant sur les barricades avec Gavroche ou tombant en pleine charge de cavalerie à Waterloo avec le colonel baron de Pontmercy.

FLÈCHAUVENT, BUFFALO BILL ET SALVATOR

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Flèchauvent Reporter

Toujours dans ce premier numéro de septembre 1946, « Tarzan » publie Flèchauvent reporter de Jacques Souriau. Ce dernier est surtout connu comme illustrateur entre les deux guerres de livres scolaires chez Delagrave et Hatier et comme dessinateur humoriste dans « Le Bonnet rouge » (1914), « Fantasio » (1920-24), etc. Dans « Pierrot », il a signé de courtes bandes animalières (Les Crinières grises, 1938) et participé pendant la guerre aux récits complets « Les Cahiers d’Ulysse » (La Rivière étincelante, 1942) et « Sélections Prouesses ». Flèchauvent reporter est sa première bande dessinée à suivre importante. Peu à l’aise avec la couleur au début, il s’améliore au n°17 quand il passe au noir et blanc. Là, grâce à l’utilisation de fines hachures inclinées à 45°, il pratique avec talent des jeux d’ombre et de lumière qui donnent à ces aventures journalistiques un certain cachet.

Au début de « Tarzan », la partie rédactionnelle se limite uniquement à une demi-page avec la rubrique « Morts pour que vive la France ». Presque chaque semaine, un héros de la Résistance a droit à une biographie avec photo ou dessin de la tête de l’intéressé. Louis-Hugues Citroën, Guy Moquet et l’acteur Aimos sont parmi les plus connus de cette galerie de braves qui s’achèvent au n°95. Plus tard, débute un florilège des « Grands Français », fin février 1949 au n°127 avec Saint-Exupéry, suivi du Commandant Charcot (n° 128), d’Édouard Branly (n°129). Il devient « Les Grands Hommes » avec Eiffel (n°130), Mermoz (n°131), Edison (n°140) etc. puis « Les Gloires du Monde » avec Duguesclin (n°186).

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Buffalo Bill (Giffey)

« Tarzan » va rester quasiment immuable jusqu’à la fin de 1946. Le 31 décembre sort en couleurs Buffalo Bill de René Giffey, la seule bande qui durera plus longtemps que le journal, puisqu’elle se continuera dans « L’Intrépide 2e série » jusqu’en 1960. De nombreux scénaristes participent à cette épopée de l’Ouest, M. Lirnat, J. Prado, L. Bornert, J. Lhérisson, etc., décrivant un Buffalo Bill humaniste, ami des Indiens et protecteur de la faune, bien éloigné de la réalité. Giffey, toujours à l’aise dans les reconstitutions historiques, restitue l’atmosphère de l’Ouest au XIXe siècle avec beaucoup d’authenticité. Dans un style d’une extrême concision, toujours à la recherche du détail caractéristique qui emporte l’adhésion du lecteur, il construit une bande d’une très grande originalité, considérée par beaucoup comme un des chefs d’œuvre du 9e art.

Au n°25, la première bande de science fiction fait son entrée dans « Tarzan ». Il s’agit de Salvator d’Auguste Liquois, lequel se présente comme « membre de l’Académie de l’Image française ». Il s’est déjà fait connaître dans le genre anticipation avec Vers les Mondes inconnus dans « Le Téméraire » (1943-44) et le premier épisode de Guerre à la Terre dans « Coq Hardi » (1946-47). Salvator , un superhéros à la française, évolue au fond des mers dans une lutte sans merci contre Neptunas, maître d’une cité sous-marine. Au n°36, un nouvel épisode le transporte au plus profond de la Nouvelle-Guinée, où il affronte des animaux antédiluviens avant de se mesurer à des méchants qui font des expériences sur des humains dans une usine secrète. Une judicieuse utilisation des volumes et des couleurs et tout un appareillage futuriste, très années quarante, confèrent à la bande un charme délicieusement rétro.

MISSION DANGEREUSE, PETIT CASTOR ET ROBIN DES BOIS

En avril 1947, au n°29, débute Mission dangereuse, devenue Sacrifices inconnus au n°45, qui va durer plus de quatre années. Il s’agit d’abord d’une aventure de partisans, en Savoie, pendant l’Occupation. Alain Borel, dont la mère a été arrêtée par les Allemands à cause d’un traître, se déguise en Waffen SS pour la faire évader d’un camp de concentration. Cette histoire de sang et de larmes a été conçue en Italie dans « Intrepido » en 1945 sous le titre Cuore Garibaldino par Vittorio Cossio sur scénario de Luciana Peverelli, remplacée par G.L. Fernandez pour les épisodes de la fin.
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En juin 1947, au n°39, Les Extraordinaires Aventures de Petit Castor débutent en pleine page couleurs. Il s’agit de Red Ryder créé aux États-Unis en 1938 par Fred Harman et déjà connu en France sous les titres Cavalier Rouge dans « Junior » (1939) et Le Roi du Far West dans « L’Aventureux » (1939) et « L’Audacieux » (1941). Ce courageux cow-boy donne occasionnellement un coup de main au shérif et travaille dans le ranch de sa tante près de Rimrock dans le Colorado en compagnie de son fils adoptif, un petit orphelin navajo, Little Beaver (Petit Castor). L’action se déroule après les dernières guerres indiennes dans un XIXe siècle finissant. Précis et documenté, Fred Harman privilégie les hachures et les jeux d’ombres et construit des planches parfaitement élaborées avec un sens aigu du mouvement. Il a inspiré de nombreux auteurs de bandes dessinées, dont Jijé.

Robin des bois (Souriau)

Au n°54 de « Tarzan », en septembre 1947, Jacques Souriau vient de terminer Flechauvent reporter et commence aussitôt Robin des Bois. Il s’agit des aventures du célèbre hors-la-loi de la forêt de Sherwood en lutte contre les Normands à la solde du prince félon Jean sans Terre, usurpateur du trône de Richard Cœur de Lion. Sur un scénario de Renaud Fontenay, cette agréable série médiévale pleine de rebondissements durera jusqu’en mars 1949, avant de renaître avec de nouveaux épisodes quatre ans plus tard dans la seconde série de « Tarzan », et se poursuivre dans « Hurrah! » jusqu’en mai 1959, terminée alors par Mouminoux. Jouant agréablement du clair-obscur et du contre-jour dans un récit où abondent sous-bois et souterrains, privilégiant les détails dans les plans rapprochés notamment pour les visages: pommettes saillantes, mentons volontaires et mâchoires puissantes (sans oublier les moustaches en crocs de PetitJean), Jacques Souriau donne à ces aventures en noir et blanc un indêniable cachet d’authenticité.

L’année 1947 se termine avec un curieux épisode de Batman où Bruce Wayne doit se déguiser en Louis XVI et Robin en Marie-Antoinette afin de neutraliser un dangereux truand au cours d’un bal masqué. Tout finira par un saut en robe à panier du 8e étage d’un immeuble dans une toile tendue par les pompiers. Au n°71, le 25 janvier 1948, la série quittera définitivement le journal malgré un encart qui annonce la fin provisoire de La Chauve-Souris et son retour dans quelques semaines.

En avril 1948, au n°83, débute une nouvelle bande western, Tom Mix, comic book américain de la firme Fawcett transposé en bande à suivre.

TARZAN A PELLUCIDAR

Entre-temps, toujours sous le crayon de Rex Maxon, Tarzan a continué ses aventures , affrontant successivement un savant fou qui veut le transformer en homme préhistorique (n°21 à 53), des chasseurs qui enlèvent Jane (n° 64), un incendie de forêt (n° 78-79). Il perd la mémoire et la recouvre alors que les derniers strips de Maxon s’achèvent. Après Lehti, Reinman et Celardo, au n° 81, Hogarth reprend pour un temps la série en milieu de première page. Et là, évidemment, le graphisme change du tout au tout. Et surtout, tout un univers fantastique se met en place lorsque Tarzan se retrouve dans la cité souterraine des Mahars, le monde de cauchemar situé au centre de la Terre dans le roman de Burroughs Tarzan et Pellucidar.

Au n° 92, le dessin, plus clair, est repris par les frères Seymour et Dan Barry. L’épisode Pellucidar s’achève au n°94. Devenu obèse sous le crayon d’un tâcheron resté heureusement inconnu, Tarzan part alors à la recherche de l’œil de Rao. Puis Rubimor et John Lehti prennent le relais jusqu’au n°125 avec l’épisode « l’invincible Tarzan. » La semaine suivante, comme un de ses compagnons interroge l’homme-singe sur ses origines, la direction de « Tarzan » enchaîne sur la réédition des vieilles bandes de Harold Foster contant l’enfance et la jeunesse de notre héros.

DAVID COPPERFIELD, JESS JAMES ET CAPITAINE RISQUETOUT

Entre-temps, David Copperfield a commencé au n°101 en août 1948. Cette honnête adaptation du roman de Dickens est due à Henry C. Kiefer, un des auteurs des comic books « Classics Illustrated » fondés aux États-Unis en 1941 par Albert L. Kanter.

En octobre 1948, au n°107, une nouvelle bande western fait son entrée dans le journal. Il s’agit de Jess James, le bandit bien aimé d’après le film de la 20th Century Fox réalisé en 1939 par Henry King, avec Tyrone Power et Henry Fonda et sorti en France sous le titre Le Brigand bien-aimé. L’adaptation est signée George Fronval (1904-1975), grand spécialiste de l’Ouest américain, scénariste du Buffalo Bill de Brantonne dans « Les Grandes Aventures » (1940), de Tom Mix (1948), de Zorro dans la « Collection Hurrah » et un des nombreux auteurs du Buffalo Bill de Giffey paraissant dans « Tarzan ». Plus tard, il signera des ouvrages sur le western chez Dargaud, deviendra responsable du « Chasseur d’illustrés » et collaborera à « Phénix ». L’influence du Red Ryder de Harman se fait sentir dans le graphisme de Véra (un inconnu des historiens de la BD) auteur par ailleurs d’une bande animalière comique, Coco le Terrible, dans « Les Grandes Aventures » en 1941 et d’un album papier, Les Extraordinaires Exploits de Sancho Pansa, paru probablement la même année.

Le 2 janvier 1949, débute Capitaine Risquetout des frères Groux. Avec des côtés très Errol Flynn, Risquetout vit des aventures héroïques sur le navire pirate, le ]olly-Boss, où le capitaine Bill Doggy est une brute épaisse ayant la tête de Chéri Bibi et le second un nain difforme surnommé Crab. Servi par un découpage nerveux, le scénario de Prado tient le lecteur en haleine pendant onze mois, grâce également au talent des frères Groux, eux aussi ignorés des encyclopédies de bandes dessinées. Spécialistes de la flibuste, ils réaliseront, parallèlement la même année, Capitaine Blood dans « L’Intrépide 1ère série », plus tard Le Secret de l’île (1955) dans « Fillette »  et La République des forbans dans « Mondial Aventures » (1959).

TARZAN À PARIS, THOMEN AU CIRQUE ET GIFFEY EN QUATREVINGT-TREIZE

Nous avions laissé Tarzan sous le crayon de Foster au n°126. L’épisode s’intitule Tarzan à

Tarzan à Paris (Foster & Brantonne)

Paris et conte l’enfance de notre héros, Il s’agit de l’histoire en images diffusée dans cinquante-quatre quotidiens américains à partir de janvier 1929 comme illustration du roman de Burroughs avec un texte en légende placé sous l’image. Pour justifier pleinement le titre parisien, une fausse aventure est ajoutée aux n°138 et 139, dessinée par Brantonne, afin de permettre à l’hommesinge de grimper à la tour Eiffel. Les dernières images de Foster sont ensuite supprimées et John Lehti revient, continuant en page 8 du n°140 l’épisode L’invincible Tarzan, là où il avait été interrompu au n°125.

Paul Reinman remplace ]onn Lehti au n°147 (strip 2959) et au n°153 d’août 1949 s’interpose à nouveau Hogarth avec sa planche du dimanche remontée. Sous le titre Tarzan Justicier, il s’agit de la suite de l’épisode arrêté au n°4 de « L’Intrépide 1ère série ».  Reinman est de retour avec sa bande quotidienne au n°159. Poursuite de trafiquants d’esclaves, hommes primitifs et hommes-léopards se succèdent jusqu’au n°178. Puis à nouveau, on a droit à une bref réapparition de la planche du dimanche de Hogarth avec l’épisode des Ononoes, sorte de pygmées à grosse tête que la censure de l’époque a forcé à redessiner. Nous les quittons au n°184 pour retrouver la bande quotidienne de Reinman avec l’adaptation du roman Tarzan et la Cité de l’Or. Nouveau changement, le dessinateur au n°193 avec Cardy (Nicolas Viscardy).

Entre-temps, d’autres bandes ont fait leur entrée dans l’hebdomadaire. Fin février 1949, au n°127, sur deux strips en troisième page, débute Le Cirque Tintamarre, la seule bande comique du journal. Son auteur, Thomen, publie là sa dernière histoire (il décédera l’année suivante à Saint-Cloud). Créateur de Charlot dans « Cri-Cri » en 1921, il a débuté comme illustrateur humoristique dès 1899 dans « Le Sourire ». Par la suite, il se fait remarquer par les bédéphiles avec Blanche-Neige (1939) dans « Fillette ». Il met en scène ici deux clowns, Ocarina et Mirliton, dans des aventures extravagantes où tous les personnages, y compris les animaux, semblent déguisés.

L’épervier (Vittorio Cossio)

Au n°133, en avril 1949, commence L’Épervier, une bande italienne qui va durer près de trois ans. Il s’agit de Capitan Sparuiero dessiné par Vittorio Cossio. Pour cette histoire de corsaire, il s’est adjoint G. Fantoni puis Elia Cavernelli comme scénariste.

Le 29 mai 1949, René Giffey termine Les Misérables qui duraient depuis le premier numéro, soit cent quarante semaines.

Bien que continuant toujours Buffalo Bill, Giffey enchaîne aussitôt la semaine suivante avec l’adaptation d’un nouveau chef-d’œuvre de Victor Hugo: QuatreVingt-Treize. L’histoire est remplie de cas de conscience avec le marquis de Lantenac qui se livre aux républicains afin de sauver des enfants d’un incendie, avec Cimourdain l’incorruptible faisant guillotiner son fils adoptif Gauvain, trop indulgent, avant de se suicider. Comme pour Les Misérables, la symbiose se réalise entre le graphiste et le romancier . Le souci de reconstitution historique, la façon inimitable de planter un décor, de mettre en scène les personnages dynamisent le récit, intègrent le jeune lecteur de l’époque à l’évocation lyrique de cette tragédie à laquelle participent chouans et républicains.