Le western, genre très populaire, fut jusqu’à la fin des années cinquante l’apanage des studios américains ; si certains réalisateurs tels John Ford, Budd Boetticher ou John Sturges furent des spécialistes du genre, la plupart des grands metteurs en scène U.S. s’y sont essayés au moins une fois dans leur carrière, ainsi de George Stevens, Otto Preminger, King Vidor, Nicolas Ray, Fred Zinneman, Samuel Fuller, etc… Ce n’est que dans le courant des années soixante, au fur et à mesure que les studios U.S. se désintéressaient du western que les italiens prirent la relève.
Dans la bande dessinée, il en alla différemment ; d’abord parce que le western ne fut pas un genre aussi important dans la BD américaine ; il suffit de dresser une petite liste de ses principaux héros : Mandrake, Flash Gordon, Jim la Jungle, le Fantôme, Brick Bradford, l’Agent X-9 pour s’en rendre compte.
Aussi, dès les années quarante, français et surtout italiens produisirent beaucoup de BD westerns, s’accaparant les héros de l’ouest américain (le « Buffalo-Bill » de Giffey par exemple) ou créant de nouveaux personnages qui n’existaient pas dans la mythologie du vieil ouest.
« Tex Willer » de l’italien Aurelio Gallepini était publié en France dès la fin des
années quarante (in « Texas Boy, récit complet au format chéquier très recherché par les collectionneurs « Modern Collection de la SAGE») et « Kit le petit sheriff » de Zuffi allait connaître un vrai succès populaire dans le journal « L’intrépide » avant qu’un bi-mensuel porte son nom.
Parmi ces nouveaux héros d’un ouest souvent de
fantaisie, « Kansas-Kid » apparaît en 1948 dessiné par Carlo Cossio qui avait déjà un coup de maître à son actif : il avait créé avant la guerre le personnage d’Alain la Foudre.
Le succès de « Kansas-Kid » fut immédiat et, en France, après un bref passage dans la
collection « Victoire », une collection lui fut spécialement consacrée :
« Collection Wild West » éditée par la S.A.G.E. Puis il y eut « Wild West nouvelle série ». Quand la mode des récits complets format oblong céda le pas à des bi-mensuels, « Kansas-Kid » y trouva sa place dans une publication où il partageait la vedette avec « Nat le petit mousse ». Et puis à leur tour ces journaux disparurent au profit des petits formats et « Kansas-Kid » eut le sien. Au final, « Kansas-Kid » avait connu plus de dix ans (1948-1959) de succès ininterrompu.